Vision d'amour 3

Publié le par chanyty

Bonsoir, Bonsoir
Voilà la suite.....
Bizouilles
Chanyty
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Soudain, il s'écarta d'elle. Elle chancela, perdant son soutien. Lorsqu'il vit qu'elle allait tomber, il la rattrapa vivement et la reprit dans ses bras.

- Mlle Watson, il ne faut pas.

Ce fut alors elle qui s'écarta. Même si elle ne voyait pas, elle tendit vers lui un menton plein de défi:

- Et pourquoi donc, William? Parce que je suis aveugle? Rassurez-vous, je suis une femme aussi, je suis autant capable de faire l'amour qu'une autre!

- Je me suis bien rendu compte que vous étiez une femme. Vous m'attirez plus que vous ne pouvez l'imaginer. Mais, en effet vous êtes aveugle. Dans un certain sens, j'ai l'impression d'abuser de vous.

Tremblante de colère et de désir inassouvi, elle répliqua:

- Croyez-vous que parce que je suis handicapée, je ne dois plus vivre ?

Il ne sut quoi dire. Dans sa fureur, elle était magnifique. Puis, elle sembla s'adoucir et tendit une main vers lui. Pendant quelques secondes, il la regarda intensément avant de décider de la prendre. Elle était chaude et douce. Elle l'attira vers lui et répéta d'une voix sensuelle:

- Croyez-vous que parce que je suis handicapée, je ne dois plus vivre?

Pour toute réponse, il l'embrassa. Son baiser était plus exigeant, comme désespéré. Dans un souffle il lui dit qu'elle était belle, qu'il la désirait. Il lui enleva sa chemise d'une main experte, laissant à nue sa poitrine. Alors, il les caressa. Gémissant sous ce contact, elle rejeta la tête en arrière et s'offrit toute à lui. La déshabillant doucement, faisant glisser délicieusement ses doigts sur chaque parcelle de son corps, il l'admirait. Elle avait un corps de rêve et son érection douloureuse le lui faisait percevoir avec plus de force. Lorsqu'elle fut nue, elle fit courir ses doigts sur son torse et le déshabilla à son tour. N'y voyant pas, elle le fit au toucher. Sentir sa main contre lui, la façon dont elle se mouvait sur son corps le fit frémir. Quand elle arriva contre la braguette de son jean, il gémit. La pression qu'elle exerça contre son sexe à travers la toile le fit chavirer. Il retira alors prestement sa main dans un grognement.

- J'ai fait quelque chose de mal? demanda-t-elle contrite.

- Non, au contraire. C'est plutôt ça le problème d'ailleurs.

Comprenant le sens ses paroles, elle lui caressa le torse d'une manière exquise, un sourire aux lèvres. Il se recula le temps de se déshabiller entièrement. Quand il la reprit dans ses bras, elle poussa un petit cri. Elle sentait son sexe palpiter contre ses cuisses. Ils n'étaient plus que des brasiers ardents, attendant d'être calmé. Il la mena doucement sur le lit où il l'allongea. Puis, il se mit à lui lécher doucement son entre-cuisse, remontant lentement vers son sexe. Elle gémissait sous sa langue chaude, presque brulante. D'une main impérieuse, elle l'obligea à coller sa tête contre son intimité. Lorsque sa bouche gouta son sexe, elle se cambra, gémit de plaisir. Mais aussi de surprise. Les sensations qu'il éveillait en elle étaient nouvelles. D'une certaine manière, il lui faisait redécouvrir l'amour.

- William, supplia-t-elle. Son corps était en feu, s'il continuait ainsi, elle risquait de se perdre dans un orgasme qu'elle voulait partager avec lui.

Il remonta lentement vers elle. Lorsqu'il fut à ses côté, il ne put s'empêcher de la contempler. Elle sentait son souffle chaud sur le visage, se demandait pourquoi il s'arrêtait.

- Que se passe-t-il William?

Il l'embrassa parce qu'il aurait été incapable de répondre. Son esprit était vide. Il ne pouvait plus penser. Il la sentait contre lui et cela lui suffisait à perdre tout contrôle.

Elle sentit son membre dur et chaud. Elle ouvrit ses cuisses, prête à l'accueillir. Enfin, il la pénétra. Alors, le feu qui couvait déversa ses flammes dans leurs corps. Ils vibrèrent à l'unisson. Elle cria son plaisir et William la suivit dans cette tempête.

Ils demeurèrent longtemps enlacés, le temps que leurs respirations et leurs cœurs se calment. Elle s'était blottie contre lui, savourant cette proximité. Soudain, ils entendirent l'horloge du hall sonner trois heures. Julie se leva prestement en jurant. Ne comprenant pas, William la regardait s'agiter dans la chambre:

- Mais enfin, veux-tu me dire ce qu'il se passe au lieu de papillonner ainsi?

- Il est trois heures William. On devrait déjà être au Conservatoire. Mon Dieu ! Il faut que je me lave! William, s'il-te-plaît, pourrait-tu m'aider?

Tout en se levant pour l'aider à rassembler ses affaires, il ne put s'empêcher de fondre devant son ton bouleversé. Il la conduisit à la douche qu'ils prirent ensemble.

Sentant leurs corps se frôler, elle frissonna de désir. Il dut s'en apercevoir car il lui prit tendrement le gant des mains et se mit à la laver, ou plutôt la caresser.

- Non... non, William, s'il-te-plaît...nous sommes suffisamment en retard, haleta-t-elle lorsqu'elle sentit sa main arriver sur son bassin.

- Comme tu voudras, lui répondit-il d'une voix grave et chaude.

Ils finirent de se laver en essayant tant bien que mal de se calmer. Il la sécha délicatement, puis l'habilla. Quand ils furent dans la voiture, la tension était palpable.

- Dis quelque chose, j'ai l'impression qu'il n'y a personne à côté de moi.

Il rit puis chanta pour elle. Elle appréciait sa voix qui montait en elle, la faisant frissonner. Son esprit s'égara et revint dans la chambre qu'ils venaient de quitter. Ce fut un moment délicieux. Mais l'angoisse lui étreignait le cœur. Elle ne voulait pas qu'il la laisse seule comme Éric l'avait fait. Maintenant qu'elle lui avait donné ce qu'il voulait, elle avait peur qu'il l'abandonne. Or elle ne voulait pas. Pas seulement parce qu'il lui avait fait remarquablement l'amour, mais aussi parce que son odeur, sa voix, la façon qu'il avait de la toucher, tout cela la troublait profondément. Et elle devait se rendre à l'évidence, ce trouble n'était pas seulement de l'ordre sexuel. Tout cela allait plus loin que le simple désir charnel.

Il la déposa au Conservatoire. Mme Limey était déjà là pour l'attendre. C'était une petit dame, pétillante de vie. Même après soixante-quinze ans, elle respirait la fraîcheur de vivre.

- Martha, comment allez-vous? lui demanda-t-il pendant qu'elle déposait deux baisers sonores sur ses joues. Je vous présente Julie Watson, dit-il en se tournant vers la jeune fille.

La main posée sur la portière ouverte, le soleil jouant sur son visage, il fut ému par sa soudaine vulnérabilité. Chez lui, elle semblait forte, prête à endurer toutes les épreuves, mais, en cet instant, il pouvait voir que le monde l'avait rejeté d'une certaine manière et qu'elle en souffrait.

- Julie, je te présente Martha. Elle est la doyenne du conservatoire. Je te laisse entre ses mains. A quelle heure veux-tu que je revienne te chercher?

- Je pense que six heures sera parfait, à moins que cela ne te pose problème?

- Eh, bien cela dépend de l'heure à laquelle arriveront les Kendrick.

- Ne vous inquiétez pas William, je vous la ramènerai, coupa Martha.

William et Julie acquieçerent ensemble.

- Bien, je dois vous laisser.

En partant, il effleura de ses doigts les lèvres de Julie. D'un geste inconscient, elle pressa sa bouche contre eux. Par ce simple geste, il avait réussi à refaire naître son désir. Désireuse de ne pas offusquer Mme Limey, elle rompit ce contact délicieux et se détourna, le front rougissant. Elle l'entendit s'éloigner et déjà respira plus librement. Martha rompit le silence qui s'installait en lui faisant remarquer qu'elle était déjà en retard.

- Je m'excuse, mais un contre-temps...je suis vraiment désolée, répondit Julie, sentant le rouge lui revenir aux joues.

- Ne vous tracassez donc pas. Je comprends tout à fait. William est un beau garçon, je comprends tout à fait que vous soyez tombée sous le charme.

Julie rit et la tension qu'elle avait dans la poitrine s'échappa.

- Je ne peux vous dire, Madame, si William est un bel homme. Je suis aveugle. Mon agent a surement du vous prévenir.

Soudain troublée, Martha ne sut que répondre.

- Je vous prie de m'excuser mon incorrection, je n'ai pas voulu....Votre agent m'a seulement dit que vous étiez spéciale. J'avais cru que vous étiez une de ces filles qui faisaient des caprices pour tout et rien. Vous comprenez?

- Tout à fait, ne vous inquiétez pas. Je sais me débrouiller si on m'en donne les moyens.

Les deux heures de répétitions avec l'orchestre de la petite ville furent un véritable plaisir pour Julie. Sans se formaliser de son handicap, les membres du chœur l'avaient accueillit simplement, apparemment ravi de la recevoir parmi eux. Elle fut agréablement surprise en voyant que c'étaient d'excellents musiciens, comprenant ses attentes. Lorsque Martha la ramena chez William, son cœur vibrait encore des derniers accords.

Publié dans Histoires

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